Ramana Maharshi partage les réflexions suivantes sur sahaja, la nature spontanée :
D : Après avoir quitté cet Ashram en octobre, j’ai ressenti la paix de Bhagavan (Ramana) m’envelopper pendant environ dix jours. Tout le temps, même occupé au travail, il y avait un sous-courant de cette paix d’unité ; c’était presque comme une conscience double, à moitié endormi lors d’un cours ennuyeux. Puis cela a totalement disparu et les anciennes stupidités sont revenues.
Le travail ne laisse pas de temps pour la méditation séparée. Le rappel constant « Je suis », essayer de le ressentir pendant le travail, est-il suffisant ?
M : Il deviendra constant lorsque l’esprit sera fortifié. La pratique répétée renforce l’esprit ; et un tel esprit est capable de maintenir le courant. Dans ce cas, qu’on soit occupé au travail ou non, le courant reste intact et ininterrompu.
D : Aucune méditation séparée n’est donc nécessaire ?
M : La méditation est maintenant votre véritable nature. Vous l’appelez méditation parce que d’autres pensées vous distraient. Lorsque ces pensées sont dissipées, vous restez seul, c’est-à-dire dans l’état de méditation sans pensées ; et cela est votre véritable nature, que vous tentez actuellement d’atteindre en éloignant les autres pensées. Cet éloignement des autres pensées s’appelle aujourd’hui méditation. Lorsque la pratique devient ferme, la vraie nature se manifeste comme la véritable méditation.
D : D’autres pensées surgissent plus fortement lorsque l’on tente de méditer.
M : Oui, toutes sortes de pensées surgissent pendant la méditation. C’est tout à fait normal. Ce qui est caché en vous est mis en lumière. Tant qu’elles ne surgissent pas, comment pourraient-elles être détruites ? Elles apparaissent donc spontanément pour être éteintes en temps voulu, renforçant ainsi l’esprit.
