Si l’on recherche le penseur, les pensées disparaîtront
Ramana Maharshi partage les réflexions suivantes au sujet de la méditation :
D : Comment doit-on méditer ?
M : Qu’est-ce que la méditation ? On la comprend généralement comme la concentration sur une seule pensée. Les autres pensées sont alors écartées. Mais cette pensée unique doit elle aussi disparaître au moment opportun ; la conscience sans pensée est le but.
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D : Comment la méditation peut-elle devenir stable ?
M : Qu’est-ce que la méditation ? Elle consiste à expulser les pensées. Tous les problèmes actuels sont dus aux pensées et sont eux-mêmes des pensées. Abandonnez les pensées. Voilà le bonheur et c’est aussi la méditation. Les pensées existent pour le penseur. Demeurez en tant que le Soi du penseur et il y a alors une fin aux pensées.
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D : L’état d’inconscience est-il proche de l’Être infini ?
M : Seule la conscience existe.
Celui qui connaît le Soi n’a plus rien à faire. Désormais, le Pouvoir infini accomplira à travers lui toutes les actions qui pourraient être nécessaires. Et lui-même n’a plus aucune pensée.
Durant la méditation dirigée vers le Soi, les pensées s’éteignent d’elles-mêmes. La méditation peut être orientée vers différents objets, mais lorsqu’elle est tournée vers le vrai Soi, elle se dirige vers le sujet.
Lorsque nous sommes libérés des pensées, nous sommes naturellement bienheureux. L’intervalle entre deux pensées est notre état véritable : c’est le Soi réel. Débarrassez-vous des pensées, soyez vide d’elles, demeurez dans un état de vacuité perpétuelle. Alors, vous êtes consciemment auto-existant. Les pensées, les désirs et toutes les qualités sont étrangers à notre véritable nature. L’Occident peut louer un homme comme un grand penseur. Mais qu’est-ce que cela ? La véritable grandeur est d’être libre de pensées.
La vraie réponse à la question « Qui suis-je ? » ne vient pas par des pensées. Toutes les pensées disparaissent – même le penseur lui-même disparaît.
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D : Comment faire disparaître l’esprit ?
M : On ne tente pas de le détruire. Penser ou vouloir est déjà une pensée. Si l’on recherche le penseur, les pensées disparaîtront.
