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Qui suis-je ?
Hommage à Ramana Maharshi

« À quoi servirait-il de tout connaître, si ce n’est de connaître le sujet auquel se rapporte toute connaissance ? »

– Ramana Maharshi

À Hridaya Yoga, Ramana Maharshi est notre révéré maître spirituel. Il est l’incarnation du Cœur Spirituel en soi, une manifestation de la Réalité Suprême, notre Véritable Nature.

Sa vie est la plus grande preuve de la véracité des enseignements de la non-dualité, l’Advaita ; l’unité de l’Être, l’arrière-plan dans lequel l’illusion de la séparation se dissout comme les nuages dans le ciel bleu.

Ses enseignements à la fois simples et profonds donnent vie aux principes du Hridaya Yoga. Avec délicatesse, ils éveillent des flots de silence intérieur et d’amour inconditionnel, jaillissant tout droit de la source même de l’existence.

A l’avenir, son doux et éternel message résonnera encore plus largement et plus profondément dans l’âme de l’humanité.

Son regard souriant – Semblable à un miroir sans limites

En matière d’iconographie, il existe des règles canoniques définissant la manière de représenter les saints et les avatars. Les photographies de Ramana Maharshi, incarnation unique et contemporaine du Divin, nous permettent d’établir un lien direct avec lui, ce qui n’était pas le cas au cours des siècles précédents. Ces photographies sont autant de possibilités de rencontrer visuellement la sérénité et l’amour radieux qui émanent de notre maître spirituel bien-aimé ; elles sont aussi le reflet de notre véritable Soi.

Ses yeux sont comme des miroirs limpides, sans limites, à travers lesquels le Soi rayonne, sans être obscurci par aucun voile mental. Ramana Maharshi a donné la plus profonde des initiations à travers son éloquent silence, une initiation accessible même aujourd’hui – preuve de notre nature éternelle. Lorsque nous ressentons un océan de compassion à travers Son regard, une confiance naturelle s’installe dans la profondeur et la beauté du Cœur.

Ses yeux lumineux et souriants nous enseignent les secrets subtils de la Quête du Soi. Nous apprenons à observer nos pensées et nos émotions en toute sérénité, et à embrasser nos ombres.

De son souvenir naît naturellement un sentiment de dévotion, car le mystère de sa présence fait vivre notre âme, laquelle vibre en tant que Conscience du Soi, spanda.

Là où la Conscience partage son silence

Les enseignements de Ramana Maharshi nous invitent à plonger dans l’essence de la pensée « je », nous y trouvons sagesse, paix, présence consciente et amour bouleversant. Ces enseignements nous incitent à voir au-delà de l’illusion de l’ego, à nous défaire des strates de séparation pour nous reposer dans l’Etat Naturel, sahaja. Dans cette présence nouvelle et libératrice, nous découvrons une conscience dont la pureté et l’étendue sont telles que notre existence devient un hymne de gratitude, d’amour et de joie.

L’éclat de Son silence est à lui seul un langage plus profond que les mots. La Conscience Suprême « énonce » sa quiétude à travers Lui, et notre âme l’écoute avec émerveillement. Ramana Maharshi a montré que le voyage spirituel ne consiste pas à acquérir de nouvelles connaissances dans le but de guérir des difficultés psychologiques ou de calmer des inquiétudes personnelles, mais à découvrir la Vérité et l’Amour toujours présents au plus profond de nous-mêmes.

Ses indications sont comme de douces vagues qui s’abattent sur les rivages du royaume de la personnalité, érodant les illusions qui voilent notre Ultime Nature. Le bavardage du mental s’évanouit ainsi dans le vaste silence du Cœur.

Ses conseils sont si fascinants parce qu’ils sont le reflet de la Beauté intérieure qui, bien que parfois longtemps ignorée, n’est jamais totalement oubliée – cet écho nous conduit à Hridaya.

En plus de la clarté de ses idées, ce qui nous inspire, c’est Sa parfaite incarnation de la Réalisation. En lui et à travers lui, l’abstrait devient tangible ; le chemin spirituel trouve son fondement dans l’amour et la clarté. Il est la démonstration vivante de la possibilité de moksha, la libération spirituelle, celle-ci ne se présente plus comme un rêve lointain, mais comme une réalité immédiate.

La présence de Ramana Maharshi à Hridaya est comme un murmure discret au plus profond de notre être, un rappel subtil et inébranlable que nous ne sommes pas de simples robots fonctionnant mécaniquement dans ce monde ; nous sommes l’essence même du voyage, le Cœur lui-même.

Qui suis-je ?

Ramana Maharshi nous invite à nous souvenir de notre profondeur en nous interrogeant constamment : « Qui suis-je ? ». La Quête du Soi est la pierre angulaire de notre pratique. Elle est semblable à une clé qui ouvre la porte du sacré Cœur ; elle est un rappel perpétuel de ce que nous sommes vraiment, la présence éternelle dans laquelle toutes les distinctions se dissolvent, révélant l’étendue infinie de la Conscience à la fois à l’intérieur et à travers le Cosmos tout entier.

Le murmure de l’Amour-Présence

Dans le murmure du vent qui caresse la colline d’Arunachala ou tout autre endroit de la Terre, existe rasa, la saveur merveilleuse de l’Être, la mélodie de l’Amour divin révélée avec l’aide du Maharshi – l’Amour-Présence intrinsèque de tout ce qui existe. La vie de Sri Ramana est une preuve de cet amour, qui nous inspire la foi de devenir des instruments d’amour et de compassion universels. Le Maharshi ne cesse de nous inviter à nous immerger dans la sagesse silencieuse du Cœur, à vivre dans la dévotion et la liberté perpétuelles, et à incarner la bonté dans chaque geste, chaque mot et chaque instant.

Le paysage de la paix intérieure et de la beauté transcendante

Les recommandations de Sri Ramana révèlent le caractère sacré de notre âme, royaume de paix intérieure et de beauté transcendante. Comme la poésie, ces indications nous éveillent à l’amour, à la vérité et à toutes les vertus intérieures, ainsi qu’à spanda, cette présence vibrante et divine qui anime chaque souffle, chaque battement de cœur.

Le vrai miracle – L’évidence de la beauté d’une existence simple et sans artifice

Son chemin n’a pas été marqué par d’incroyables miracles ou par des démonstrations de pouvoirs paranormaux, mais par la beauté sereine de la simplicité. Sa présence discrète nous rappelle que les voies authentiques ne consistent pas à rechercher une validation extérieure ou des signes miraculeux, mais à se tourner vers l’intérieur avec un amour d’une profondeur et d’une inconditionnalité telles qu’elles transcendent toutes les limites de la compréhension ordinaire.

 

L’éclat paisible de la lune ne réclame aucune ovation ; de la même façon, sa vie, dépourvue de toute recherche de miracles, reflète une vérité qui ne se prouve pas par le spectaculaire, mais reste inébranlable par sa simplicité : celle du pouvoir radieux de l’amour et de la bienveillance. Le Divin n’a nul besoin de paroles élogieuses ou de miracles ; il suffit de faire confiance à la majesté du Cœur et de s’y abandonner. Tel est l’évidence de la beauté d’une existence simple et sans artifice.

Le monde est en quête de sens

Aujourd’hui, alors que la souffrance, les conflits et les divisions se manifestent de façon si évidente, une aspiration subtile à plus de sens et à plus d’unité grandit discrètement au sein de l’humanité. Les enseignements de Ramana Maharshi apparaissent aujourd’hui si concrets parce qu’ils constituent une invitation éternelle à revenir à l’essence même de notre être. Cette sagesse directe du Cœur contribuera à aider l’humanité à imaginer et à avoir confiance qu’un monde sans séparation, sans doute, sans peur et sans mépris est possible – un monde où la Conscience Pure étreint éternellement la Vie toute entière de son amour infini.

« Notre propre réalisation de Soi est le plus grand service que nous puissions rendre au monde. »

– Ramana Maharshi

La flamme de l’espoir et du réconfort

Actuellement, un sentiment d’intolérance et de clivage profond semble hanter les religions du monde qui, oubliant leurs origines, multiplient les démonstrations d’aliénation. De son côté, l’athéisme se complaît dans la négation d’une signification plus profonde de la vie et du sacré. Le scepticisme, ignorant la symbolique du langage, récuse les descriptions traditionnelles et anthropomorphiques du divin et des rituels.

Dans ce contexte, les enseignements simples et directs du Maharshi brillent comme une flamme d’espoir et de soutien spirituel pour le monde.

La Vérité de l’Être, Universelle et Éternelle, est en soi la Paix, l’Amour et la Beauté. Au-delà des barrières de nos peurs et de nos haines, au-delà d’un athéisme dogmatique ou de religions sectaires, voilà ce que nous sommes. Le Cœur est la réalité unificatrice qui nous permet de reconnaître que nous faisons tous partie de ce même mystère fascinant qu’est la Vie.

Les enseignements de Ramana Maharshi sont en mesure de guérir le morcellement du monde actuel, dans lequel la confusion, l’isolement, les pertes, les traumatismes et l’incompréhension sont fréquents.

Le mystère universel

Dans ses révélations, le Maharshi ne parle pas d’un Dieu siégeant dans les cieux, distant et détaché, mais d’une invitation à révéler le sacré à l’intérieur de soi.

Le Divin, parfois perçu dans le monde contemporain comme éloigné ou absent, n’est pas perdu mais attend d’être découvert dans les profondeurs insondables de notre être. L’absence d’un Dieu tangible et défini ne conduit pas au néant ou à l’athéisme, mais nous inspire un désir spirituel exaltant, une aspiration à se relier à un « Dieu vivant », un Amour omniprésent dépassant les limites de la perception et de l’entendement humains. Loin d’être un déni de Dieu, cette prise de conscience est la connaissance intime, jnana, d’un mystère si profond et si englobant qu’il transcende toute compréhension ordinaire.

Les révélations et la grâce de Ramana Maharshi ne pointent pas vers un Dieu à appréhender à travers les frêles capacités du mental, l’imagination, ou le dogme ; mais vers un émerveillement provoqué par une présence trop vaste, trop intime pour être simplement comprise par le mental. L’intellect seul ne peut saisir la véritable essence du divin. Elle se révèle grâce à la méditation, la Quête du Soi, dans le calme du Cœur.

Gratitude et bénédictions

Nous exprimons notre gratitude à Ramana Maharshi, notre maître spirituel. Ses inspirations sont une source perpétuelle de sagesse, qui ramène chez soi, en Soi vers, Hridaya, le Cœur.

Au regard de l’enseignement non-duel, de l’Advaita, Ramana Maharshi est notre être sacré le plus profond, le Soi Divin.

En Lui rendant hommage , nous célébrons notre Vraie Nature, l’essence éternelle de toute la vie, dans laquelle samsara et nirvana sont inséparablement unis. Dans le mystère de cette dévotion, il y a à la fois le voyage et la destination, le miracle de l’individu qui s’unit à l’universel.

Le plus bel hommage que nous puissions Lui rendre est d’incarner l’essence même de ses enseignements, de plonger à l’intérieur de soi et de découvrir l’amour et la paix illimités qui résident dans le Cœur. Ce faisant, nous honorons le sage, et également l’intemporelle Vérité qui nous a été révélée avec tant de grâce ; nous honorons le voyage vers le Cœur et Hridaya, le Cœur lui-même, l’éternelle vérité intérieure.

Puisse le doux souvenir de Sri Ramana et ses conseils allumer en nous un feu de sagesse, de dévotion, de bonté et d’amour !

Alors que nous répandons la lumière de l’amour et de l’unité dans un monde qui en a tant besoin, puisse notre gratitude à son égard se manifester.

Les enseignements de Ramana Maharshi partagent la sagesse de la non-dualité

La première Quête de Soi

À l’âge de 16 ans, alors qu’Il n’était même pas conscient du fait que « C’est la pratique spirituelle de la quête du Soi qui confère directement l’expérience du Soi », Sri Ramana s’est lancé, sans intention préalable, dans cette pratique spirituelle rare ! Ce jour-là, comme s’il était sur le point de mourir, une grande peur de la mort le prit tout d’un coup. À cause de cela, une impulsion à scruter la mort surgit également spontanément en Lui. Il n’était pas si dérangé par la mort imminente qu’il aurait souhaité en informer les autres. Il décida de l’accueillir calmement et de résoudre le problème tout seul. Il se coucha, étirant ses membres comme un cadavre, et commença à scruter la mort, face à face.

 « Très bien, la mort est venue ! Qu’est-ce que la mort ? Qu’est-ce qui se meurt ? C’est ce corps qui meurt ; laissez-le mourir ! » En décidant ainsi, en fermant les lèvres hermétiquement et en demeurant sans souffle ni parole comme un cadavre, ce que je savais alors que j’examinais à l’intérieur était :  « Ce corps est mort. Maintenant, il sera emmené sur le lieu de crémation et brûlé ; il deviendra des cendres. D’accord, mais avec la destruction de ce corps, suis-je aussi détruit ? Suis-je vraiment ce corps ?

Bien que ce corps repose comme un cadavre sans voix et sans souffle, je suis sans aucun doute existant, insensible à cette mort ! Mon existence brille clairement et sans obstruction ! Donc, ce corps périssable n’est pas “je” ! Je suis vraiment l’immortel ‘JE’ (le SOI) ! De toutes choses, je suis la seule réalité ! Ce corps est soumis à la mort ; mais moi qui transcende le corps, je vis éternellement ! » Même la mort qui est arrivée sur le corps n’a pas pu me toucher !

Ainsi, la réalité de sa vraie nature se révéla et avec elle disparut la peur de la mort qui s’était d’abord manifestée pour ne plus jamais réapparaître ! Tout cela avait été vécu en une fraction de seconde en tant que connaissance directe et non en tant que simple raisonnement. Depuis lors, la conscience de mon existence transcendant le corps n’a jamais cessé de rester la même. » (Le chemin de Sri Ramana, première partie, chapitre 8 – Sadhu Om)

 « Un jour, je m’étais assis seul au premier étage de la maison de mon oncle. J’étais en bonne santé. Je tombais rarement malade. J’avais le sommeil lourd. … Donc, ce jour-là, assis seul, il n’y avait aucun problème de santé. Mais une peur soudaine et sans équivoque de la mort me saisit. Je sentais que j’allais mourir.

Pourquoi j’aurais dû sentir cela ne peut maintenant pas être expliqué par quoi que ce soit ressenti dans mon corps. Je ne pouvais pas non plus me l’expliquer à ce moment-là. Je ne me suis toutefois pas préoccupé de savoir si la peur était bien fondée. Je me suis dit “j’allais mourir” et j’ai immédiatement commencé à réfléchir à ce que je devais faire. Je ne me souciais pas de consulter des médecins, des aînés ou même des amis. Je sentais que je devais résoudre le problème moi-même à ce moment-là.

Le choc de la peur de la mort m’a rendu à la fois introspectif ou “introverti”. Je me suis dit mentalement, c’est-à-dire sans prononcer les mots : “Maintenant, la mort est venue. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce qui se meurt ? Ce corps meurt.”

J’ai immédiatement dramatisé la scène de la mort. J’ai étendu mes membres et les ai tenus rigides comme si la rigidité cadavérique était arrivée. J’ai imité un cadavre pour donner un air de réalité à mon enquête. Je retins mon souffle et gardai la bouche fermée, pressant les lèvres pour ne laisser aucun son s’échapper. Ne laissez pas le mot “je” ni aucun autre mot être prononcé !

“Eh bien,” me suis-je dit, “ce corps est mort. Il sera transporté sur le lieu de crémation et y sera brûlé et réduit en cendres. Mais avec la mort de ce corps, suis-je ‘mort’ ? Le corps est-il ‘je’ ? Ce corps est silencieux et inerte. Mais je sens toute la force de ma personnalité et même le son ‘Je’ en moi, indépendamment du corps. Donc, je suis un esprit, une chose qui transcende le corps. Le corps matériel meurt, mais l’esprit qui le transcende ne peut être touché par la mort. Je suis donc l’esprit sans mort.”

Tout ceci n’était pas un simple processus intellectuel, mais jaillissait devant moi comme une vérité vivante, que j’ai perçue immédiatement, presque sans aucun argument. ‘Je’ était quelque chose de très réel, la seule chose réelle dans cet état, et toute l’activité consciente qui était liée à mon corps était centrée sur cela.

Le “Je” ou mon “Soi” retenait l’attention par une puissante fascination, à partir de ce moment. La peur de la mort avait disparu une fois pour toutes. L’absorption dans le Soi a continué à partir de ce moment-là. D’autres pensées vont et viennent comme les différentes notes d’un musicien, mais le ‘je’ continue comme une note de base ou le sruti fondamental qui accompagne et se fond avec toutes les autres notes.

Que le corps soit engagé dans la conversation, la lecture ou toute autre chose, j’étais toujours centré sur “Je”. (Ramana Maharshi : Sa vie – Gabriele Ebert)

D : Qu’est-ce que dhyana ?

M : Le mot dhyana signifie généralement la méditation sur un objet, tandis que nididhyasana est utilisé pour l’investigation du Soi. Les triades persistent jusqu’à la réalisation du Soi. Dhyana et nididhyasana sont identiques pour l’aspirant, car ils impliquent la trinité et sont synonymes de bhakti.

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D : Qu’est-ce que dhyana ?

M : Dhyana consiste à se concentrer sur une seule pensée et à écarter toutes les autres.

D : Comment dhyana doit-être pratiquée ?

M : Dhyana sert à concentrer l’esprit. L’idée principale écarte toutes les autres. La pratique du dhyana varie selon l’individu. Elle peut porter sur un aspect de Dieu, sur un mantra, sur le Soi, etc.

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D : Est-ce cela dhyana ?

M : Se tenir à une position sans être troublé par les pensées est la pratique, et vous restez attentif. Mais l’état devient plus intense et profond lorsque vos efforts et toutes vos responsabilités vous sont retirés ; c’est l’Aroodha, l’état de Siddhi.

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D : Comment méditer ?

M : Concentrez-vous sur celui ou celle que vous aimez le plus. Lorsqu’une seule pensée prévaut, toutes les autres pensées sont écartées et finalement éliminées. Tant que la diversité prévaut, des pensées négatives apparaissent. Lorsque l’objet de l’amour domine, seules les bonnes pensées prennent le dessus. Par conséquent, tenez-vous à une seule pensée. Dhyana est la pratique principale.
Dhyana signifie combat. Dès que vous commencez la méditation, d’autres pensées vont se rassembler, gagner en force et tenter de submerger la pensée unique à laquelle vous essayez de vous tenir.
La bonne pensée doit progressivement gagner en force grâce à une pratique répétée. Une fois qu’elle est devenue forte, les autres pensées seront mises en fuite. C’est la bataille royale qui se déroule constamment pendant la méditation.
On cherche à se libérer de la souffrance. Cela nécessite la paix de l’esprit, c’est-à-dire l’absence de perturbation causée par toutes sortes de pensées. La paix de l’esprit ne peut être obtenue que par Dhyana.

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D : La méditation se fait avec l’esprit ; comment peut-elle éliminer l’esprit pour révéler le Soi ?

M : La méditation consiste à s’attacher à une seule pensée. Cette pensée unique écarte les autres pensées ; les distractions de l’esprit sont le signe de sa faiblesse. Par une méditation constante, il gagne en force, c’est-à-dire que la faiblesse des pensées fugitives laisse place à un arrière-plan durable, libre de pensées. Cet espace dépourvu de pensées est le Soi. L’esprit dans sa pureté est le Soi.

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D : Comment la méditation doit-elle être pratiquée ?

M : La méditation consiste, en vérité, à se fixer en tant que Soi. Mais lorsque des pensées traversent l’esprit et qu’un effort est fait pour les éliminer, cet effort est généralement appelé méditation. La fixité dans le Soi est votre vraie nature. Restez tel que vous êtes. C’est là l’objectif.

D : Mais les pensées apparaissent. Notre effort consiste-t-il uniquement à éliminer les pensées ?

M : Oui. La méditation portant sur une seule pensée, les autres pensées sont écartées.

D : On nous demande de fixer l’esprit dans le Soi. Mais le Soi est impensable.

M : Lorsque toutes les pensées sont éliminées, l’esprit se fixe dans le Soi.

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Atma Vichara – La Quête du Soi à l’aide de la question « Qui suis-je ? »

D : Comment vichara doit-il être pratiqué ?

M : Le questionneur doit admettre l’existence de son Soi. « JE SUIS » est la Réalisation. Suivre l’indice jusqu’à la Réalisation constitue le vichara. Vichara et la Réalisation sont identiques.

D : Cela semble insaisissable. Sur quoi dois-je méditer ?

M : La méditation nécessite un objet sur lequel méditer, tandis que dans vichara, il n’y a que le sujet, sans objet. La méditation diffère du vichara à cet égard.

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D : Vichara seul suffit-il en l’absence de méditation ?

M : Vichara est à la fois le processus et le but. « JE SUIS » est le but et la Réalité finale. S’y tenir avec effort constitue vichara. Lorsqu’il est spontané et naturel, il devient Réalisation.

D : Dans ma méditation, j’essaie d’éliminer le « je » erroné, mais jusqu’à présent sans succès.

M : Comment le « je » pourrait-il s’éliminer lui-même ? Tout ce que vous devez faire est d’en trouver la source et d’y demeurer comme votre véritable Soi. Vos efforts peuvent aller jusqu’ici, le Au-delà s’occupera du reste.

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D : Bhagavan, vous dites toujours que le Soi est toujours présent ; si je suis présent, pourquoi ne le ressens-je pas ?

M : Ne ressentez-vous pas à présent que vous existez ? Votre doute porte sur le fait de savoir si vous continuerez d’exister pour toujours. Pourquoi devriez-vous avoir un doute ? Un peu de réflexion vous convaincra que la partie destructible de votre être, le corps, n’est qu’une machine, un outil au service de l’indestructible, l’esprit, qui est tout, le connaisseur et le maître – vous-même. Vos doutes et difficultés naissent de vos pensées qui perçoivent le corps et le prennent pour vous. Arrêtez les pensées qui sont votre ennemi, l’ego, et l’esprit demeurera comme votre être pur, l’immortel « Je ».

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D : Comment atteindre ce centre, là où ce que vous appelez « la Conscience » – le « Je »-« Je » – surgit ? Est-ce en se contentant de penser « Qui suis-je ? »

M : Oui, cela vous y conduira. Il faut le faire avec un esprit calme – la tranquillité mentale est essentielle.

D : Comment cette conscience se manifeste-t-elle lorsque ce centre – le Cœur – est atteint ? Vais-je la reconnaître ?

M : Certainement, comme une conscience pure, libre de toute pensée. C’est une conscience ininterrompue de votre Soi, ou plutôt de l’Être pur – il est impossible de se tromper lorsqu’il est pur.

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D : Si je continue à rejeter les pensées, puis-je appeler cela vichara ?

M : Cela peut être une étape préparatoire. Mais en réalité, vichara commence lorsque vous vous accrochez à votre Soi et que vous êtes déjà détaché du mouvement mental, des vagues de pensées.

D : Alors vichara n’est pas intellectuel ?

M : Non, c’est une quête intérieure.

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D : La méditation n’est-elle pas préférable à l’investigation ?

M : La méditation implique des images mentales, tandis que l’investigation concerne la Réalité. La première est objective, tandis que la seconde est subjective.

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D : Quels sont les obstacles à la réalisation du Soi ?

M : Principalement la mémoire, les habitudes de pensée, et les tendances accumulées.

D : Comment se débarrasser de ces obstacles ?

M : Cherchez le Soi par la méditation de cette manière. Remontez chaque pensée à son origine, qui n’est que l’esprit. Ne laissez jamais la pensée se poursuivre d’elle-même. Si vous le faites, ce serait sans fin. Ramenez-la sans cesse à son point de départ et l’esprit mourra d’inaction. Revenez constamment à la question « Qui suis-je ? » Détachez tout jusqu’à ce qu’il ne reste que la source de tout. Et alors, vivez toujours dans le présent, uniquement dans le présent. Il n’y a pas de passé ni de futur, sauf dans l’esprit.

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Atma-Vichara et Grâce

D : Alors je peux me passer d’aide extérieure et, par mes propres efforts, atteindre moi-même la vérité profonde ?

M : C’est vrai. Mais le simple fait que vous soyez animé par la quête du Soi est déjà une manifestation de la grâce divine. Elle brille dans le Cœur, l’être intérieur, le véritable Soi. Elle vous attire de l’intérieur. Vous devez tenter d’entrer de l’extérieur. Votre effort constitue vichara (quête sincère), le mouvement intérieur profond est la Grâce. C’est pourquoi je dis qu’il n’y a pas de véritable vichara sans Grâce, ni de Grâce active pour celui qui est dépourvu de vichara. Les deux sont nécessaires.

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Le but de la vie

D : Quel est le devoir primordial d’un être humain pris dans le cycle des naissances et des morts ? Veuillez en choisir un et m’en faire l’exposé.

M : Pour ceux qui aspirent au plus élevé, discerner sa véritable nature est ce qui importe le plus. C’est le fondement de toutes les actions et de leurs fruits.

D : Par quelle pratique spirituelle devient-on conscient de sa véritable nature ? Quel effort permet d’atteindre cette vision intérieure exaltée ?

M : En retirant toutes les pensées des objets des sens par l’effort, on doit rester fixé dans une investigation stable et non objective.

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Pensées pendant la méditation

D : D’autres pensées surgissent plus fortement lorsque vous tentez de méditer. Il y a eu immédiatement un chœur de questions de la part de quelques autres.

M : Oui, toutes sortes de pensées surgissent pendant la méditation. C’est tout à fait normal. Ce qui est caché en vous est révélé. À moins qu’elles ne surgissent, comment pourraient-elles être détruites ?
Elles surgissent donc spontanément pour être éteintes en temps voulu, renforçant ainsi l’esprit.

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Méditation avec forme – Dieu ; Mantras

D : Sur quoi doit-on méditer ?

M : Sur ce que vous préférez.

D : On dit que Śiva, Viṣṇu et Gāyatrī sont également efficaces. Sur lequel devrais-je méditer ?

M : Sur celui que vous aimez le plus. Ils sont tous égaux dans leur effet. Mais vous devez vous en tenir à un seul.

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D : Il faut quelque chose de concret pour méditer. Comment devons-nous méditer sur le « Je » ?

M : Nous nous sommes enracinés dans les formes et avons donc besoin d’une forme concrète pour méditer. Seule subsistera, à la fin, ce sur quoi nous contemplons.
Lorsque vous contemplez, les autres pensées disparaissent. Tant que vous avez besoin de contempler, il y a d’autres pensées.
Où êtes-vous ? Vous contemplez parce que vous existez. Car le contemplateur doit contempler. La contemplation ne peut être qu’à l’endroit où il est.
La contemplation écarte toutes les autres pensées. Vous devez vous fondre dans la source. Parfois, nous nous fondons dans la source inconsciemment, comme dans le sommeil, la mort, l’évanouissement, etc.
Qu’est-ce que la contemplation ? C’est se fondre consciemment dans la source. Alors la peur de la mort, de l’évanouissement, etc. disparaît, car vous êtes capable de vous fondre consciemment dans la source.

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D : Quelle est la meilleure manière de méditer ?

M : Pratiquez-vous le japa en faisant passer les perles du chapelet ?

D : Non.

M : Avez-vous réfléchi à Dieu, à ses qualités, etc. ?

D : J’ai lu et parlé de tels thèmes, etc.

M : Eh bien, si tout cela tourne dans l’esprit sans expression extérieure par les sens, c’est de la méditation.

D : Je parle de la méditation telle qu’elle est indiquée dans Le Chemin Secret et « Qui suis-je ? »

M : Après que le camphre a brûlé, il ne reste aucun résidu. L’esprit est le camphre ; lorsqu’il se résout dans le Soi sans laisser même la moindre trace derrière lui, c’est la Réalisation du Soi.

***

D : Dans la méditation, y a-t-il des mots à répéter mentalement ?

M : Qu’est-ce que la méditation sinon des répétitions mentales d’un concept ? C’est un japa mental qui commence par des mots et se termine dans le Silence du Soi.

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D : On m’a appris que mantra japam est très puissant dans la pratique.

M : Le Soi est le plus grand de tous les mantras et il se déroule automatiquement et éternellement. Si vous n’êtes pas conscient de ce mantram intérieur, vous devez commencer à le pratiquer consciemment, comme un japam, en faisant l’effort d’écarter toutes les autres pensées. Par une attention constante à ce japam, vous finirez par devenir conscient du mantra intérieur, qui est l’état de Réalisation et cela se fait sans effort.
La fermeté dans cette conscience, acquise par la pratique répétée, permettra à votre esprit de rester attaché sans interruption et sans effort au courant, même si vous êtes absorbé dans des activités extérieures. Écouter des chants védiques ou d’autres mantras similaires produit le même effet que les répétitions conscientes du japam – leur rythme est le japam.

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D : Est-ce que Gāyatrī peut aider ?

M : Qu’est-ce que gayatri ? Cela signifie en réalité : « Que je me concentre sur ce qui illumine tout ». Dhyana signifie véritablement seulement concentrer ou fixer l’esprit sur l’objet du dhyana.
Mais la méditation est notre nature réelle. Si nous abandonnons toutes les autres pensées, il ne reste que le « Je », et sa nature est dhyana ou la méditation, ou jnana, selon le nom que nous choisissons de lui donner. Ce qui est un moyen à un moment donné devient plus tard la fin ; si dhyana ou la méditation n’étaient pas la nature du Soi, ils ne pourraient pas vous mener au Soi. Si le moyen n’était pas de la nature du but, il ne pourrait pas vous y conduire.

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D : Puis-je utiliser des formes et des images de Dieu ainsi que des mantras ?

M : Oui, bien sûr. Toutes ces choses peuvent aider, sinon pourquoi seraient-elles recommandées dans les livres ? Différentes pratiques sont prescrites pour convenir à différentes natures. Chacun doit choisir ce qui lui semble le plus facile et le plus attrayant.

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D : J’ai foi dans le murti dhyana (adoration de la forme). Cela ne m’aidera-t-il pas à atteindre jnana ?

M : Assurément, cela aidera. Upasana favorise la concentration de l’esprit. Alors l’esprit est libéré des autres pensées et rempli de la forme méditée. L’esprit devient cette forme – et devient ainsi parfaitement pur. Ensuite, réfléchissez : qui est l’adorateur ? La réponse est le « Je », c’est-à-dire le Soi. Ainsi, le Soi est atteint en fin de compte.

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D : Je tombe en transe lorsque je vois un ciel comme vide.

M : Celui qui voit ce vide est le Soi.

***

D : Il est si difficile de comprendre la Quête du Soi. Si quelque chose de concret est indiqué, on peut le saisir facilement. Japa, dhyana, etc., sont plus concrets.

M : « Qui suis-je ? » est le meilleur japa.
Que pourrait-il y avoir de plus concret que le Soi ? Il est présent dans l’expérience de chacun à chaque instant. Pourquoi chercher quoi que ce soit à l’extérieur, en laissant de côté le Soi ? Que chacun essaie de découvrir le Soi connu plutôt que de chercher un inconnu au-delà.

***

Le contrôle de l’esprit

D : La méditation n’est possible qu’avec le contrôle de l’esprit, lequel ne peut être atteint que par la méditation. N’est-ce pas un cercle vicieux ?

M : Ils sont interdépendants : en fait, la méditation inclut le contrôle de l’esprit, cette vigilance subtile contre les pensées intrusives. Au début, les efforts pour contrôler l’esprit sont plus grands que pour la méditation proprement dite, mais avec le temps, la méditation l’emporte et devient sans effort.

***

D : Comment vérifier l’esprit ?

M : Un voleur livrera-t-il un autre voleur ? L’esprit peut-il se trouver lui-même ? L’esprit ne peut pas chercher l’esprit. Vous avez ignoré ce qui est réel et vous vous accrochez à l’esprit, qui est irréel et tentez pourtant de découvrir ce qu’il est. Y avait-il un esprit dans votre sommeil ? Non, il n’y en avait pas. Il est là maintenant. Il est donc impermanent. Pouvez-vous trouver l’esprit par vous-même ? L’esprit n’est pas vous. Vous pensez être l’esprit et c’est pourquoi vous me demandez comment le contrôler. S’il était là, il pourrait être contrôlé. Mais il n’est pas là. Comprenez cette vérité par la recherche. Chercher l’irréalité est inutile. Cherchez donc la réalité, c’est-à-dire le Soi. Voilà le moyen de dominer l’esprit. Il n’y a qu’une seule chose réelle. Les autres ne sont que des apparences. La diversité n’est pas sa nature. Nous lisons les caractères imprimés sur le papier mais ignorons le papier qui sert de support. De même, vous êtes absorbé par les manifestations de l’esprit et ne percevez pas le support. À qui la faute ? L’essence de l’esprit n’est que conscience. Cependant, lorsque l’ego domine, il fonctionne comme faculté de raisonnement, de pensée ou de perception. L’esprit cosmique, n’étant pas limité par l’ego, n’a rien de séparé de lui-même et n’est donc que conscience.

***

L’esprit cosmique et Mauna

D : Comment prendre conscience de l’esprit cosmique ?

M : Tenez fermement l’esprit et remontez-le à sa source. Par la concentration, mauna apparaît. Lorsque la pratique devient naturelle, elle aboutira au mauna. La méditation sans activité mentale est mauna. La fusion de l’esprit dans sa source est la méditation ; la méditation profonde ; la méditation profonde est le discours éternel.

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Pranayama et méditation

D : Je travaille beaucoup et trouve peu de temps pour pratiquer la concentration. Existe-t-il des aides à cet égard ? Le contrôle du souffle est-il un bon moyen ?

M : Le prana et l’esprit ont la même origine. On peut atteindre cette source en retenant le souffle ou en retraçant l’esprit. Si vous ne pouvez pas faire ce dernier, le premier sera sans doute utile. La régulation du souffle s’acquiert en observant ses mouvements. Si l’esprit est observé, les pensées cessent. La paix en résulte, et c’est votre véritable nature. Le roi Janaka a dit : « J’ai maintenant trouvé le voleur (c’est-à-dire l’esprit) qui m’a dépouillé de mon « Je » ». Je vais immédiatement tuer ce voleur. » La perturbation causée par les pensées semble voler au Soi sa paix. Cette perturbation, c’est l’esprit. Quand elle cesse, on dit que l’esprit prend son envol. Le Soi demeure comme le substrat immobile et non troublé.

***

D : Le contrôle du souffle est-il nécessaire pour la Quête ?

M : Pas exactement.

D : « Il y a une vacuité qui s’interpose », dit-on dans le livre.

M : Oui. Ne vous arrêtez pas là. Voyez pour qui cette vacuité apparaît.

D : Pour les dévots, il n’y a pas de vacuité, dit-on.

M : Même là, il y a l’état latent, laya ; l’esprit se réveille après un certain temps.

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Hatha Yoga et Quête du Soi (Atma Vichara)

D : Le Hatha Yoga est-il nécessaire ?

M : C’est un des moyens d’aide – pas qu’il soit toujours nécessaire. Cela dépend de la personne. Vichara dépasse le pranayama. Dans le Yoga Vasiṣṭha, Chudala conseille l’investigation (vichara) à Sikhidvaja pour éliminer l’ego. La réalité peut être atteinte en s’attachant au prana ou à l’intellect. Le Hatha Yoga relève du premier ; vichara du second.

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S’endormir pendant la méditation

D : Comment éviter de s’endormir pendant la méditation ?

M : Il faut se débarrasser du sommeil, car l’état naturel doit être atteint consciemment en jagrat, l’état de veille. Veille et sommeil ne sont que de simples images sur l’écran de l’état natif, dépourvu de pensées.

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Méditation et Quête du Soi

D : Quelle est la différence entre la méditation et la Quête sur le Soi ?

M : La méditation n’est possible que si l’ego est maintenu. Il y a l’ego et l’objet médité. La méthode est indirecte. Alors que le Soi est unique. En cherchant l’ego, c’est-à-dire sa source, l’ego disparaît. Ce qui reste est le Soi. Cette méthode est directe.

D : Que dois-je donc faire ?

M : Vous accrocher au Soi.

D : Comment ?

M : Même maintenant, vous êtes le Soi. Mais vous confondez cette conscience (ou ego) avec la conscience absolue. Cette fausse identification provient de l’ignorance. L’ignorance disparaît avec l’ego. Éliminer l’ego est la seule chose à accomplir. La Réalisation est déjà là. Aucun effort n’est nécessaire pour atteindre la Réalisation. Car elle n’est rien d’extérieur, rien de nouveau. Elle est toujours et partout – ici et maintenant aussi.

***

D : Quelle est cette unique chose, dont la connaissance résout tous les doutes ?

M : Connaissez le douteur. Si le douteur est saisi, les doutes ne surgiront pas. Les doutes doivent être déracinés. Cela signifie que le douteur doit être déraciné. Ici, le douteur est l’esprit.

D : Quelle est la méthode ?

M : « Qui suis-je ? » est l’investigation.

D : Pouvons-nous pratiquer japa ?

M : Pourquoi penseriez-vous que je suis ceci ? Enquêter et les pensées cessent. Ce qui est, c’est-à-dire le Soi, se révélera comme le résidu inévitable.

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Quête du Soi vs Méditation sur les chakras

D : Je suis débutant en méditation et je prie Bhagavan de me guider. Vous nous exhortez à continuer d’enquêter « Qui suis-je ? » Puis-je savoir où cela me mènera ?

M : Ce n’est pas une simple question ; vous devez aller jusqu’au sens profond. Beaucoup méditent sur certains centres du corps jusqu’à s’y fondre, mais tôt ou tard, ils devront enquêter sur leur propre nature, ce qui est inévitable. Alors pourquoi ne pas concentrer directement votre attention sur vous-même jusqu’à vous fondre dans votre source ?

D : Oui, depuis vingt ans je me concentre sur certains chakras et je vois des choses et entends des sons, mais je ne me suis pas rapproché de la Vérité. Dois-je maintenant continuer à me demander « Qui suis-je ? » dès qu’une pensée surgit dans mon esprit ?

M : Tout à fait. Tant que vous n’êtes pas perturbé par des pensées extérieures, demeurez sur le sens de cette question. Le but est d’atteindre, sans être troublé, la racine du sentiment du « Je ».

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Fixer l’attention sur le chakra Ājñā

D : On nous conseille de concentrer notre attention sur le point du front entre les sourcils. Est-ce juste ?

M : Chacun est conscient : « Je suis ». En laissant de côté cette conscience, on part à la recherche de Dieu. À quoi sert de fixer son attention entre les sourcils ? Affirmer que Dieu est là n’est qu’une folie.
Le but de ce conseil est d’aider l’esprit à se concentrer. C’est l’une des méthodes coercitives pour contrôler l’esprit et prévenir sa dispersion. Il est forcé dans un seul canal. C’est une aide à la concentration. Mais le meilleur moyen de Réalisation est la Quête « Qui suis-je ? ». Le trouble actuel appartient à l’esprit et il doit être éliminé par l’esprit lui-même.

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Fermer les yeux

D : Fermer les yeux pendant la méditation a-t-il une quelconque efficacité ?

M : Les yeux peuvent être fermés ou ouverts selon ce qui vous convient. Ce ne sont pas les yeux qui voient. Il y a quelqu’un qui voit à travers les yeux. S’il est tourné vers l’intérieur et ne regarde pas par les yeux, ils peuvent être ouverts et pourtant rien ne sera vu. Si nous gardons les yeux fermés, il nous est indifférent que les fenêtres de cette pièce soient ouvertes ou fermées.

***

Piqûres de moustiques

D : Supposons qu’il y ait une perturbation pendant la méditation, comme des piqûres de moustiques. Faut-il persister dans la méditation en essayant de supporter les piqûres et ignorer l’interruption, ou chasser les moustiques puis continuer la méditation ?

M : Vous devez faire selon ce qui vous convient le mieux. Vous n’atteindrez pas mukti simplement parce que vous vous abstenez de chasser les moustiques, ni vous en serez privé simplement parce que vous les chassez. L’essentiel est d’atteindre l’unicité de l’esprit, puis mano-nāśa. Que vous y parveniez en supportant les piqûres ou en chassant les moustiques, cela vous est laissé. Si vous êtes totalement absorbé dans votre méditation, vous ne saurez même pas que les moustiques vous piquent. Tant que vous n’avez pas atteint ce stade, pourquoi ne pas les chasser ?

***

Faire vs Être

D : Comment faire tout cela ?

M : Le manque de sentiment d’être le Soi est la cause profonde du trouble. Abandonnez les pensées et soyez, simplement soyez. Ce sont les pensées seules qui créent l’obstacle ; elles sont le trouble. Découvrez à qui ces pensées surviennent ; tant que vous pensez qu’un soi individuel existe, il semblera agir ainsi, mais découvrez où elles surgissent et elles disparaîtront. Ceux qui ont découvert de grandes Vérités l’ont fait dans la profondeur immobile du Soi.

***

Maux de tête pendant la méditation

D : J’ai mal à la tête si la méditation est prolongée quelque temps. Que dois-je faire ?

M : Si le méditant et la méditation sont compris comme étant la même chose, il n’y aura ni mal de tête ni plaintes similaires.

D : Mais ils sont différents. Comment devons-nous les considérer comme identiques ?

M : Cela dépend de votre regard. Il n’y a qu’un seul et il n’y a pas de différences. Lors de la méditation, la conscience relative disparaîtra. Ce n’est pas une annihilation ; car la conscience absolue émerge. La Bible elle-même dit : « Le Royaume des Cieux est en vous »… Si vous vous considérez comme le corps, il y a une certaine difficulté à comprendre cette affirmation. En revanche, si vous savez qui vous êtes réellement, le Royaume des Cieux et tout ce qui est inclus se trouvent dans votre véritable Soi.

***

D : Bhagavan, chaque fois que je médite, je ressens une grande chaleur dans la tête et si je persiste, tout mon corps brûle. Quel est le remède ?

M : Si la concentration se fait avec le cerveau, des sensations de chaleur et même des maux de tête apparaissent. La concentration doit se faire dans le cœur, qui est frais et vivifiant. Détendez-vous et votre méditation sera facile. Gardez votre esprit stable en écartant doucement toutes les pensées intrusives, mais sans effort forcé – bientôt vous réussirez.

Ramana Maharshi partage la sagesse suivante au sujet de la méditation et du dépassement des pensées :

M : En méditant sur un objet, qu’il soit concret ou abstrait, vous détruisez le sens de l’unité et vous créez la dualité.

D : Quelle méditation pourrait m’aider ?

M : Aucune méditation sur un objet, quel qu’il soit, n’est utile. Vous devez apprendre à réaliser que le sujet et l’objet sont un. En méditant sur un objet, qu’il soit concret ou abstrait, vous détruisez le sens de l’unité et vous créez la dualité. Méditez sur ce que vous êtes en réalité… vous découvrirez…

D : Découvrir quoi ?

M : Vous découvrirez. Ce n’est pas à moi de dire ce que serait l’expérience individuelle. Elle se révélera d’elle-même. Accrochez-vous à cela.

***

D : Mais vous avez souvent dit qu’il faut rejeter les autres pensées quand on commence la quête, or les pensées sont infinies ; si l’on en rejette une, une autre surgit et il semble qu’il n’y ait vraiment pas de fin.

M : Je ne dis pas que vous deviez continuer à rejeter les pensées. Si vous vous attachez à vous-même, disons à la pensée « je » et que votre intérêt vous maintient fixé à cette unique idée, les autres pensées sont automatiquement rejetées, elles disparaissent d’elles-mêmes.

D : Donc, le rejet des pensées n’est pas nécessaire ?

M : Non. Cela peut être nécessaire pendant un certain temps ou pour certains. Vous vous imaginez qu’il n’y a pas de fin si l’on continue à rejeter chaque pensée lorsqu’elle se présente. Non. Il y a une fin. Si vous restez vigilant et que vous faites un effort ferme pour rejeter chaque pensée dès qu’elle surgit, vous constaterez bientôt que vous allez de plus en plus profondément dans votre Soi intérieur, là où il n’y a plus besoin de votre effort pour rejeter les pensées. L’effort se sublime dans la simple conscience du Soi.

D : Alors il est possible d’être sans effort !

M : Non seulement cela, mais il vous est impossible de fournir un effort au-delà d’une certaine limite.

D : Je souhaite être davantage éclairé. Devrais-je essayer de ne faire aucun effort du tout ?

M : Ici, il vous est impossible d’être sans effort. Mais lorsque vous allez plus profondément, il vous est impossible de faire quelque effort que ce soit.

Ramana Maharshi partage les réflexions suivantes au sujet de la méditation :

D : Comment doit-on méditer ?

M : Qu’est-ce que la méditation ? On la comprend généralement comme la concentration sur une seule pensée. Les autres pensées sont alors écartées. Mais cette pensée unique doit elle aussi disparaître au moment opportun ; la conscience sans pensée est le but.

***

D : Comment la méditation peut-elle devenir stable ?

M : Qu’est-ce que la méditation ? Elle consiste à expulser les pensées. Tous les problèmes actuels sont dus aux pensées et sont eux-mêmes des pensées. Abandonnez les pensées. Voilà le bonheur et c’est aussi la méditation. Les pensées existent pour le penseur. Demeurez en tant que le Soi du penseur et il y a alors une fin aux pensées.

***

D : L’état d’inconscience est-il proche de l’Être infini ?

M : Seule la conscience existe.

Celui qui connaît le Soi n’a plus rien à faire. Désormais, le Pouvoir infini accomplira à travers lui toutes les actions qui pourraient être nécessaires. Et lui-même n’a plus aucune pensée.

Durant la méditation dirigée vers le Soi, les pensées s’éteignent d’elles-mêmes. La méditation peut être orientée vers différents objets, mais lorsqu’elle est tournée vers le vrai Soi, elle se dirige vers le sujet.

Lorsque nous sommes libérés des pensées, nous sommes naturellement bienheureux. L’intervalle entre deux pensées est notre état véritable : c’est le Soi réel. Débarrassez-vous des pensées, soyez vide d’elles, demeurez dans un état de vacuité perpétuelle. Alors, vous êtes consciemment auto-existant. Les pensées, les désirs et toutes les qualités sont étrangers à notre véritable nature. L’Occident peut louer un homme comme un grand penseur. Mais qu’est-ce que cela ? La véritable grandeur est d’être libre de pensées.

La vraie réponse à la question « Qui suis-je ? » ne vient pas par des pensées. Toutes les pensées disparaissent – même le penseur lui-même disparaît.

***

D : Comment faire disparaître l’esprit ?

M : On ne tente pas de le détruire. Penser ou vouloir est déjà une pensée. Si l’on recherche le penseur, les pensées disparaîtront.

D : Pourriez-vous me donner plus de détails sur le Cœur et ses mouvements ?

M : Le Cœur est le siège de la connaissance et le nœud de l’ignorance. Dans le corps physique, il est représenté par un trou plus petit que le plus petit point, qui reste toujours fermé. Lorsque l’esprit descend dans le Kevala Nirvikalpa, il s’ouvre mais se referme ensuite. Quand Sahaja est atteint, il s’ouvre définitivement.

Le nœud qui lie le corps insensible à la conscience qui y fonctionne est le « nœud de l’ignorance ». C’est pourquoi, lorsqu’il se relâche temporairement, comme dans le Kevala Nirvikalpa où il n’y a pas de conscience du corps, je ressentais les vibrations du Cœur, semblables à celles d’un dynamo, même à l’école. Lorsque j’ai connu la rigidité cadavérique il y a de nombreuses années à Tiruvannamalai, chaque objet et sensation avait disparu, sauf ces vibrations. C’était comme si un écran sombre se déployait devant mes yeux et me cachait complètement le monde ; sauf que j’étais tout le temps conscient du Soi, avec une sensation vague que quelqu’un pleurait près de moi. Cet état a duré jusqu’à ce que je retrouve la conscience physique, moment où j’ai senti quelque chose se précipiter du Cœur vers le côté gauche de la poitrine et rétablir la vie dans le corps. Une peur soudaine, une joie subite ou un choc fait vibrer le Cœur très fortement, de sorte que toute personne attentive peut le percevoir. Sinon, ces vibrations ne se sentent qu’en Samadhi.

D : L’enquête « Qui suis-je ? » conduit-elle à un endroit particulier du corps ?

M : Toute conscience de soi est en relation avec l’individu lui-même, et doit donc être expérimentée dans son être, avec un centre dans le corps servant de centre d’expérience.

Cela ressemblait au dynamo d’une machine, qui génère toutes sortes de phénomènes électriques. Non seulement il maintient la vie du corps et les activités de toutes ses parties et organes, conscients et inconscients, mais aussi la relation entre le plan physique et les plans plus subtils sur lesquels l’individu fonctionne.

Comme le dynamo, il vibre et peut être perçu par l’esprit calme qui y prête attention. Il est connu des yogis et des chercheurs sous le nom de « Sphurana », ce battement du cœur « Je-Je » qui scintille toujours de conscience dans l’état naturel.

D : Le mouvement vibratoire du Centre se ressent-il en même temps que l’expérience de la Conscience pure, ou avant, ou après ?

M : Les deux sont un et le même. Mais Sphurana peut être perçu de manière subtile même lorsque la méditation est suffisamment stabilisée et profonde et que la Conscience ultime est très proche, ou lors d’une grande peur ou d’un choc soudain, lorsque l’esprit s’immobilise. Il attire l’attention sur lui-même, de sorte que l’esprit du méditant, rendu sensible par le calme, peut en prendre conscience, s’y orienter et enfin plonger dans le Soi.

D : Qu’est-ce que Sphurana (une sorte de sensation indescriptible mais palpable dans le centre du cœur) ?

M : Sphurana se ressent à plusieurs occasions, comme lors de la peur, de l’excitation, etc. Bien qu’il soit toujours présent et partout, il se perçoit cependant à un centre particulier et à des moments précis.

Il est aussi associé à des causes antérieures et confondu avec le corps. Pourtant, il est seul et pur ; il est le Soi. Si l’esprit se fixe sur Sphurana et que l’on en prend conscience continuellement, cela devient la réalisation.

Sphurana est pur. Le sujet et l’objet en procèdent. Si l’homme se prend pour le sujet, les objets doivent nécessairement apparaître comme différents de lui. Ils sont périodiquement retirés et projetés, créant le monde et la jouissance que le sujet en a. En revanche, si l’homme est conscient (et que la lumière qui rend la perception possible) qu’il est l’écran sur lequel le sujet et l’objet sont projetés, il n’y a alors aucune confusion. On peut alors observer leur apparition et disparition sans aucune perturbation pour le Soi.

D : Quelle est la nature du Cœur ? Le Cœur spirituel bat-il ? S’il ne bat pas, comment peut-on le percevoir ?

M : Ce Cœur est différent du cœur physique ; le battement est la fonction de ce dernier. Le premier est le siège de l’expérience spirituelle. C’est tout ce que l’on peut en dire. Tout comme un dynamo fournit l’énergie motrice à tout un système de lumières, de ventilateurs, etc., la Force primordiale originelle fournit l’énergie nécessaire au battement du cœur, à la respiration, etc.

Ramana Maharshi, le grand maître de l’Advaita Vedanta, répond aux questions suivantes sur l’abandon :

Q : L’abandon est impossible.

R : Oui, l’abandon complet est impossible au début. L’abandon partiel est certainement possible pour tous. Avec le temps, il mènera à l’abandon complet.

***

Q : L’abandon partiel… eh bien… peut-il annuler le destin ?

R : Oh, oui ! Il le peut.

***

Q : Comment puis-je atteindre cette paix de l’esprit ?

R : Par la dévotion et l’abandon. Bhakti est la même que Vichara. La forme et l’apparence de la manifestation divine sont déterminées par l’esprit du dévot. Mais ce n’est pas la finalité. Il y a encore un sentiment de dualité. Une Puissance Supérieure vous guide. Laissez-vous guider par elle. La Puissance Supérieure sait quoi faire et comment le faire. Ayez confiance en elle.

***

Q : Comment obtenir la Grâce ?

R : De la même manière que l’on obtient le Soi.

Q : Concrètement, comment cela se fait-il pour nous ?

R : Par l’abandon de soi. Bhakti et la Quête du Soi (Self-Enquiry) sont une seule et même chose. Le Soi des Advaitins est le Dieu des bhaktas. Tous les systèmes spirituels s’accordent sur l’importance de l’abandon de soi. Atteignez-le d’abord.

***

L’abandon permet de comprendre la Grâce. La Grâce est constante.

Q : Comment obtenir la Grâce divine ?

R : Par l’abandon.

Q : Pourtant, je ne ressens pas la Grâce.

R : La sincérité fait défaut. L’abandon ne doit pas être verbal ni conditionnel. La prière n’est pas verbale ; elle vient du cœur.

***

La Grâce est à la fois le commencement et la fin. L’introversion est due à la Grâce ; la persévérance est Grâce ; et la Réalisation est Grâce. C’est la raison de l’affirmation : « Abandonnez-vous seulement à Moi. » Si l’on s’est entièrement abandonné, reste-t-il une part de soi pour demander la Grâce ? Abandonnez-vous sans réserve et la Puissance Supérieure se révélera. Soit les pensées sont éliminées en s’accrochant à la pensée racine « Je », soit l’on s’abandonne sans condition à la Puissance Supérieure. Ce sont les deux seules voies vers la Réalisation.

Il ne suffit pas de penser à Dieu en accomplissant le karma ; il faut penser à Lui continuellement et sans interruption. Alors seulement l’esprit devient pur. Dieu ne peut être trompé par des génuflexions, des inclinaisons ou des prosternations extérieures. Laissez-le agir. Abandonnez-vous sans réserve. Deux voies sont possibles : soit s’abandonner parce que l’on reconnaît son incapacité et que l’on a besoin de l’aide d’une Puissance Supérieure ; soit enquêter sur la cause de la misère, remonter à sa source et se fondre dans le Soi. Dans les deux cas, vous serez libéré de la misère. Dieu ne délaisse jamais celui qui s’est abandonné.

***

Q : Sri Bhagavan peut-il nous aider à réaliser la Vérité ?

R : L’aide est toujours présente.

Q : Je ne ressens pas cette aide toujours présente.

R : Abandonnez-vous et vous la trouverez.

Q : Puis-je me jeter à la miséricorde de Sadguru ?

R : Oui. Les instructions sont nécessaires uniquement tant que l’on ne s’est pas abandonné. Abandonnez-vous à Lui et acceptez Sa volonté, qu’Il apparaisse ou disparaisse ; attendez Son plaisir. Si vous Lui demandez de faire à votre guise, ce n’est pas un abandon mais un ordre. Vous ne pouvez pas Le faire obéir et penser en même temps que vous vous êtes abandonné. Il sait ce qui est le mieux, quand et comment le faire. Laissez tout entièrement entre Ses mains. Le fardeau Lui appartient ; vous n’avez plus aucun souci. Tous vos soucis Lui appartiennent. Voilà ce qu’est l’abandon. Cela s’appelle la bhakti. L’abandon ne peut se réaliser que lorsqu’il est fait avec pleine conscience. Une telle conscience vient après la quête (Self-Enquiry) ; elle aboutit à l’abandon.

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Il y a deux voies : soit vous demander « Qui suis-je ? », soit vous soumettre. Soumettez-vous à Moi et Je anéantirai le mental. Il n’existe pas de meilleur karma ou bhakti que l’investigation du Soi. La seconde voie est celle de l’abandon de soi — la voie du sharanagathi. Abandonnez-vous à l’universel et vous serez absorbé en lui.

***

L’abandon n’est complet que lorsque vous atteignez l’état : « Vous êtes tout » et « Que Votre volonté soit faite ». Après votre abandon, vous ne pouvez plus avoir ni préférences ni aversions ; votre volonté doit devenir totalement inexistante, laissant place à celle du Seigneur. La mort de l’ego de cette façon conduit à un état qui ne diffère pas du jnana ou de l’unité. Ainsi, quel que soit le chemin que vous empruntez, vous devez en venir au jnana.

***

Lorsque l’on s’est complètement abandonné aux pieds de Shiva, devenant ainsi de la nature du Soi, la paix abondante qui en résulte, dans laquelle il n’existe plus, au sein du Cœur, le moindre espace pour se plaindre de ses défauts ou de ses insuffisances, constitue à elle seule la nature de la dévotion suprême.

***

La fin de sadhana, même dans le bhakti marga (le chemin de la dévotion), n’est atteinte qu’après un abandon complet.

***

Vous abandonnez ceci et cela, ces possessions dites « miennes ». Mais si vous abandonnez le « Je », tout est abandonné d’un seul coup. La racine même de la possession disparaît. Ainsi, le mal est étouffé dès sa germination. Le détachement (vairagya) doit être très fort pour y parvenir. L’ardeur nécessaire doit être comparable à celle d’un homme retenu sous l’eau, luttant pour remonter à la surface afin de sauver sa vie.

***

…si vous vous souvenez de Bhagavan, c’est le Soi qui vous y pousse. La grâce n’est-elle pas déjà présente ? Le simple fait que vous soyez animé par la quête du Soi est déjà une manifestation de la grâce divine.

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Aurobindo conseille un abandon complet. Commençons par cela et attendons les résultats. Apprenez ce qu’est l’abandon : c’est se fondre dans la source de l’ego. Il suffit de s’abandonner soi-même. L’abandon consiste à se remettre à la cause première de son être.

***

La dévotion n’est rien d’autre que la connaissance de soi. Abandonnez-vous sans réserve au substrat des apparences ; alors, la réalité restera comme le résidu.

Ramana Maharshi partage les réflexions suivantes sur sahaja, la nature spontanée :

D : Après avoir quitté cet Ashram en octobre, j’ai ressenti la paix de Bhagavan (Ramana) m’envelopper pendant environ dix jours. Tout le temps, même occupé au travail, il y avait un sous-courant de cette paix d’unité ; c’était presque comme une conscience double, à moitié endormi lors d’un cours ennuyeux. Puis cela a totalement disparu et les anciennes stupidités sont revenues.

Le travail ne laisse pas de temps pour la méditation séparée. Le rappel constant « Je suis », essayer de le ressentir pendant le travail, est-il suffisant ?

M : Il deviendra constant lorsque l’esprit sera fortifié. La pratique répétée renforce l’esprit ; et un tel esprit est capable de maintenir le courant. Dans ce cas, qu’on soit occupé au travail ou non, le courant reste intact et ininterrompu.

D : Aucune méditation séparée n’est donc nécessaire ?

M : La méditation est maintenant votre véritable nature. Vous l’appelez méditation parce que d’autres pensées vous distraient. Lorsque ces pensées sont dissipées, vous restez seul, c’est-à-dire dans l’état de méditation sans pensées ; et cela est votre véritable nature, que vous tentez actuellement d’atteindre en éloignant les autres pensées. Cet éloignement des autres pensées s’appelle aujourd’hui méditation. Lorsque la pratique devient ferme, la vraie nature se manifeste comme la véritable méditation.

D : D’autres pensées surgissent plus fortement lorsque l’on tente de méditer.

M : Oui, toutes sortes de pensées surgissent pendant la méditation. C’est tout à fait normal. Ce qui est caché en vous est mis en lumière. Tant qu’elles ne surgissent pas, comment pourraient-elles être détruites ? Elles apparaissent donc spontanément pour être éteintes en temps voulu, renforçant ainsi l’esprit.

Hridaya signifie « Cœur Spirituel » et fait référence à l’essence même de votre être.

Quel que soit le nom que vous lui donnez, c’est ce qui vous appelle à regarder à l’intérieur.

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